LES DINERS DE GALA (format poche)

Le livre de cuisine de Salvador Dali enfin réédité !
Le personnage n'est plus à présenter : le peintre surréaliste est désormais installé dans l'imaginaire commun, que ce soit pour ses peintures, le chocolat Lanvin, ou ses moustaches.

L'ouvrage, réédité à l'identique (format, mise en page, typographie...), est composé de douze chapitres hauts en couleurs, ne suivant pas forcément le déroulé classique d'un repas, et aux intitulés plus poétiques qu'indicatifs. Chacun d'eux comporte un peu plus d'une dizaine de recettes.

Au menu donc des dîners de Gala : les caprices pincés princiers (ou plats exotiques), les cannibalismes de l'automne (à base d'œufs ou de fruits de mer), les suprêmes de malaises lilliputiens (les entrées), les entre-plats sodomisés (tout simplement des viandes), les spoutniks astiqués d'asticots statistiques (préparations d'escargots ou de grenouilles), les panaches panachés (de poissons et crustacés), les chairs monarchiques (les gibiers et volailles), les montres molles demi-sommeil (à base de porc), l'atavisme désoxyribonucléique (des légumes, donc), les "je mange Gala" (des recettes aphrodisiaques), les pios nonoches (des entremets et des desserts), et enfin les délices petits martyrs (des hors-d'œuvre).

Concernant les recettes, la plupart ont été proposées ou réalisées par de grands chefs, ou de grands restaurants (Lasserre, La Tour d'Argent, Maxim's...) ; ce ne sont donc pas des recettes pour le quotidien, même si certaines pourront être un peu plus accessibles. D'autres, part, il est précisé en guise d'avertissement dramatique par l'auteur lui-même, que ces recettes ont été "vouées aux plaisirs du goût" ; la diététique n'a pas sa place au fil de ces pages.

Concernant le livre enfin, les illustrations des douze têtes de chapitres sont des détails du Jardin des Délices, de Jérôme Bosch, et l'ensemble de l'ouvrage a été illustré par l'artiste. Vous trouverez donc pêle-mêle des photographies des plats (très dans leur époque), des peintures de Salvador Dali lui-même, réalisées spécialement ou non, des collages... qui font de ce livre un objet "trop vivant, trop agressif et bien trop impertinent" pour ceux qui n'ont que faire des véritables plaisirs de la table.