VIOLENCES EN CUISINE, UNE OMERTA A LA FRANCAISE

Pendant quatre ans, Nora Bouazzouni a recueilli des centaines de témoignages d'employés (et ex employés, beaucoup ayant quitté le secteur) de la restauration. Et on constat apparaît: le système est bien rodé, et ne tient que par l’exploitation des travailleurs et travailleuses (minimisation des heures effectuées, absence de rémunération des heures supplémentaires, convention collective nettement dérogatoire au droit commun), et où nombre de chefs règnent par la terreur tant physique que psychologique. 

En s'appuyant sur l'histoire des restaurants, la formation des brigades, et l'importance que tient depuis longtemps la gastronomie, la haute cuisine, dans l'imaginaire des français (et notamment des politiques), Nora ne cherche pas à épingler certains chefs ou établissements (la plupart des témoignages étant d'ailleurs anonymisés) mais à démontrer au fil des pages la systémie qui règne dans le secteur, avec comme fil rouge la domination économique.